Comme vous l'avez dit, M. Deloire, cette situation est inédite mais rien ne semble pouvoir inverser le mouvement vers la numérisation. Le progrès finira par s'imposer et tout juste pouvons-nous l'accompagner. Comme l'a dit Mme Sonnac, nous ne devrions pas être hypocrites car nous-mêmes sommes des utilisateurs des outils numériques. La différence cependant avec les jeunes générations est que nous avons reçu une éducation « classique » en écrivant sur un cahier avec un stylo. Nous appréhendons donc sans doute cette technologie différemment des jeunes qui y ont commencé à manipuler des tablettes à l'âge de deux ans. La variété des sources et la gratuité permettent aussi aux réseaux sociaux de s'imposer. Ils sont devenus une source d'information privilégiée par rapport à tous les autres médias pour les moins de trente ans. Il nous revient de renforcer les responsabilités éducatives, y compris au sein du cercle familial, en veillant à ce que les contenus auxquels les jeunes accèdent soient adéquats.
On observe que, chez les tout petits, l'introduction précoce du numérique peut avoir des effets négatifs sur la capacité à se concentrer et sur l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Devrions-nous fixer un âge minimum avant que les enfants ne puissent être en contact avec les outils numériques (y compris en présence de leurs parents) ?