Au nom du groupe Renaissance, je vous remercie pour vos propos particulièrement retentissants dans le contexte actuel des violences urbaines. Un tiers des personnes interpellées lors de ces émeutes sont des mineurs. Les vidéos relayées sur les réseaux sociaux voire les diffusions en direct de pillages et d'attaques jouent un rôle majeur dans ce phénomène de bande et de compétition entre les quartiers. Le Gouvernement, avec notamment les ministres Gérald Darmanin, Éric Dupont-Moretti et Jean-Noël Barrot, a pointé le sujet des appels à la haine et aux rassemblements violents sur les réseaux, et a réuni il y a quelques jours les plateformes pour les mettre face à leurs responsabilités en ces temps mouvementés. Sur les réseaux, il est possible de « liker » et propager de fausses informations, de la propagande et même de la haine sans sanction. Les plateformes se doivent d'être exemplaires : elles doivent très rapidement donner l'identité des profils qui appelleraient à des rassemblements violents et elles doivent également bloquer les comptes délictueux.
Face à ces derniers événements, nous avons échangé ce matin avec la Première ministre et nous voulons continuer à agir : lutter contre les complotismes, contre les fausses informations dans l'espace numérique, et éduquer aux médias, notamment pour faire face à cette nouvelle forme de violence. Telles sont les convictions que nous portons collectivement au groupe Renaissance.
En ce sens, RSF a déjà déployé le bus de l'information partout en France, initiative que je tiens particulièrement à saluer, qui permet d'aller vers le public et de lutter contre les dangers de la désinformation en ligne.
Madame la présidente, chère Nathalie Sonnac, comme vous l'avez rappelé lors de votre dernière déclaration au Clemi la semaine dernière, vous prônez une plus grande décentralisation de l'éducation critique aux médias dans les territoires, en vous appuyant sur l'école mais aussi sur les centres sociaux. Continuons. Cependant, ce combat restera vain si nous n'associons pas suffisamment les plateformes. Au vu de votre expertise, comment le numérique et les réseaux sociaux peuvent-ils contribuer à nourrir nos liens et nos libertés tout en jouant pleinement leur rôle dans le rétablissement d'un véritable droit à l'information ?