Dans deux mois, plusieurs dizaines – voire plusieurs centaines – d'étudiants seront désemparés. Ils ne seront pas sur les bancs des universités à Paris XIII, à Marseille ou à Nanterre, à cause des blocages institutionnels dans la délivrance de visas aux étudiants.
Comme chaque année, des visas seront refusés. C'est une issue terrible pour les étudiants, après une attente anxieuse et un parcours du combattant qui se trouve coupé net, malgré parfois l'accord d'une université ou d'une grande école. Ces cas existent depuis trop longtemps et se multiplient, alors que les procédures de délivrance des visas deviennent de plus en plus complexes. Les taux de refus dépassent allègrement 30 % en Afrique, quand ce n'est pas un seuil arbitraire de 50 % qui est fixé dans certains pays.
Plus cynique encore, ces futurs ex-étudiants ont tous engagé des frais pour accéder aux services de Campus France et pour l'établissement des visas. Ces montants sont non remboursables, ce qui constitue une pratique profondément inégalitaire et injuste quand l'issue est un refus, qui devient systématique pour certains pays d'origine alors que les consulats sont les bénéficiaires de ce que l'on peut considérer comme une manne financière.
Les dégâts en termes d'attractivité et d'image pour la France sont immenses : nous nous demandons donc quel est l'impact pour la politique d'influence de la France sur un continent largement francophone. La proposition des rapporteurs de rembourser les frais en cas de visa étudiant refusé nous paraît donc une nécessité, que nous soutenons.
Un autre problème concerne le renouvellement des visas. Mme Sebaihi l'a rappelé : les étudiants doivent repartir dans des procédures, parfois humiliantes car ils pourront être perçus comme des potentiels résidents illégaux. Nous sommes favorables à l'attribution d'un visa pluriannuel qui correspondrait à la durée de la scolarité. Un étudiant doit pouvoir étudier de façon sereine. Il est temps que les contrats d'objectifs et de performance de Campus France s'accompagnent d'actes forts. Pour le moment, nous n'y sommes pas. Un autre problème concerne le montant exorbitant des frais d'inscription.
Pour toutes ces raisons, nous voterons contre ce projet de COP.