Dans une période où les luttes d'influence entre blocs sont intenses, la place du français comme langue universitaire de référence représente une question géopolitique de haute importance. Alors que la langue anglaise s'impose comme une nouvelle lingua franca dans le monde de l'enseignement supérieur, le maintien d'un pôle francophone fort est une question de pluralisme de la pensée. Or aujourd'hui, des facteurs d'optimisme sur la place de la francophonie dans le monde coexistent avec des inquiétudes bien réelles.
Parmi les facteurs d'optimisme pour la francophonie, la vitalité démographique de l'Afrique peut donner matière à un scénario prévisionnel de 800 millions de personnes pouvant parler français à l'horizon 2050. Cependant, les facteurs d'inquiétude prédominent. Le constat est celui d'une diminution de la pratique du français chez les jeunes générations, dans le domaine de l'enseignement supérieur et de la recherche et dans celui des publications scientifiques
L'anglais est quant à lui devenu la langue de référence dans le domaine des sciences dures et tend à le devenir dans celui des sciences humaines. Le paradigme est le suivant : si nous ne donnons pas aux jeunes générations de bonnes raisons de rester ou de devenir francophones, il y a peu de chances que les prochaines générations parlent toujours le français.
Il est donc essentiel d'apporter un soin particulier à ce que nous pouvons offrir dans nos établissements, aux perspectives d'avenir qu'ils peuvent ouvrir à leurs diplômés, pour leur permettre de jouer leur rôle dans leurs sociétés d'origine. Nous souhaitons que ce COP ne soit pas l'occasion d'organiser une filière d'immigration dans laquelle la France ne trouverait pas d'intérêt réel. L'esprit de ce COP doit permettre à la France de maintenir son influence dans les pays étrangers et surtout francophones, afin de contrecarrer l'influence grandissante des autres grandes puissances extra-européennes, dont les volontés de leadership viennent nous faire concurrence.
En l'état, nous nous abstiendrons sur ce projet de COP.