Cet amendement vise à ajouter au contrôle classique une dimension relative à l'adaptation au changement climatique. Il ne sert à rien de procéder au même contrôle chaque année tant que les données n'ont pas évolué.
Le droit des ICPE est très mal conçu pour tenir compte de l'adaptation au changement climatique. Il prend correctement en considération les pollutions environnementales et les émissions, mais beaucoup moins bien d'autres risques tels que la montée des eaux.
Vous avez sans doute lu cet article paru dans Le Monde il y a quelques jours : la plupart des sites Seveso étant installés en bord de cours d'eau, ils se trouvent désormais en zone inondable, selon les nouvelles données dont nous disposons grâce au travail conjoint de Météo-France et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ; or ils ne sont pas adaptés à la montée des eaux. Interrogés par Le Monde, la plupart des propriétaires et des exploitants ont répondu qu'ils n'avaient pas anticipé ce risque. Il ne s'agit pas de leur jeter la pierre, mais nous estimons que c'est l'un des risques les plus importants auxquels nous devons nous préparer.
Il faut décarboner, mais avant d'investir 2 milliards dans la décarbonation d'un outil de production, assurons-nous qu'il est bien protégé des inondations et de la montée des eaux. Celle-ci représente un risque majeur dans ma circonscription : la plupart des sites Seveso seuil haut dangereux se trouvent en zone inondable et ne sont pas adaptés aux impacts du changement climatique. C'est pourquoi nous avons déposé cet amendement – et d'autres à suivre – visant à imposer à l'État, tous les cinq ans, le contrôle de cette adaptation : il faut vérifier où en est la montée des eaux et où en sont les travaux d'adaptation.