Cette question des plus importantes mérite que nous poursuivions le débat.
Tout d'abord, monsieur le président de la commission spéciale, je suis d'accord avec vous pour dire qu'il faut bien sûr tout essayer, par exemple la réutilisation de l'eau ou le recours à de l'eau non potable – une solution dont nous avons discuté avec les salariés de STMicroelectronics.
En revanche cela ne doit pas servir d'excuse pour ne pas faire preuve d'une très grande sobriété. Comme je vous l'ai dit, celle-ci ne se mesure pas seulement en fonction de la quantité produite mais aussi à l'aune de la consommation globale d'eau. Car la question qui se pose pour les habitants et pour les agriculteurs est celle de la quantité d'eau qui sera consommée mais aussi prélevée – j'insiste sur ces deux aspects. En effet, le rapport de la Cour des comptes publié il y a quelques jours nous signale que si l'on souhaite rééquilibrer et protéger les masses d'eau, il convient de réduire à la fois la consommation et le prélèvement.
Deuxièmement, dans ce même rapport, la Cour des comptes indique : « La désalinisation de l'eau de mer est très coûteuse en énergie et produit des quantités importantes de saumure dont l'utilisation ou le stockage sont problématiques. Les solutions fondées sur la nature sont plus prometteuses. »
Il faut donc mettre à fin à cette fuite en avant et cesser de croire que nous vivons dans un monde d'abondance et que nous pouvons continuer indéfiniment de détruire notre planète. Un tel système de production nous mènera dans le mur. Vous inventez des chimères tandis que nous voulons réindustrialiser de manière respectueuse vis-à-vis des salariés et de l'environnement.