J'ajoute à ce qui vient d'être dit que, depuis vingt ans, la répartition du financement du service public de l'emploi entre l'État et l'Unedic a biaisé le diagnostic des problèmes de l'assurance chômage. On a ainsi nourri de faux débats et des malentendus, on a freiné les réformes et on a ouvert la voie à la reprise en main par l'État.
Sur le plan théorique, il n'y a aucune raison que l'Unedic finance 80 % du service public qui suit et accompagne les chômeurs et qui collecte les offres d'emploi. C'est un service public ouvert à tous, aux employeurs publics et privés, affiliés ou non, et à tous les chômeurs, indemnisés ou non. La théorie économique est claire : puisqu'elles sont accessibles à tous, ces prestations doivent être financées par l'impôt, et si un usager demande un service social, celui-ci doit être tarifé au coût marginal. Or l'Unedic, rappelons-le, est facturée 1 500 euros par chômeur indemnisé, soit dix fois plus – pour les mêmes services – qu'un employeur non affilié à l'assurance chômage.
Non, la situation n'est pas satisfaisante, et oui, vous faites financer Pôle emploi par les chômeurs. C'est une réalité, mais pas une nécessité : il est temps de le reconnaître. Cette réforme n'a rien d'indispensable du point de vue budgétaire. Revenez à la raison !