Il s'agit, là encore, d'un amendement de repli, qui vise à limiter à dix mois la période dérogatoire. Dix mois, c'est très long ! Si je prends l'exemple d'un centre commercial endommagé, dont la façade requiert des travaux, un certain nombre d'avis préalables sont nécessaires. Ils devront être donnés durant cette période, que nous proposons de limiter à dix mois. Pourquoi les propriétaires qui se réveilleront dans un an seulement ne se verraient-ils pas appliquer le droit commun ?
Pourquoi, en réalité, vous méfiez-vous des PLU et des PLUI ? Pourquoi la planification urbaine vous gêne-t-elle ? Pourquoi voulez-vous absolument creuser des trous de gruyère dans ces outils indispensables de politique publique ? Quel type d'intérêt particulier avez-vous l'intention de défendre en permettant à un propriétaire de geler la situation, sans que la collectivité puisse elle-même changer d'avis, par exemple sur la vocation d'une parcelle urbaine ?
Quand j'entends le ministre expliquer que la période dérogatoire, dans le cadre de cette loi urgentissime, peut dépasser dix mois, je me dis qu'il y a anguille sous roche.