L'amendement proposé par mes collègues socialistes tend à l'abrogation de la précédente réforme de l'assurance chômage, ainsi qu'à la suppression de l'article 1er du présent projet de loi. Nous décidons de le soutenir. En effet, cette réforme est profondément injuste, puisqu'elle s'en prend directement aux demandeurs d'emploi, en réduisant leurs droits à l'assurance chômage : 1,15 million de personnes ont vu leur allocation chômage baisser d'en moyenne 155 euros. Les jeunes travailleurs de moins de 25 ans sont particulièrement touchés par cette réforme, tout comme les territoires les plus défavorisés de notre pays : La Réunion ou mon département du Nord, où 17 300 jeunes de moins de 25 ans sont défavorablement affectés par la réforme.
De plus, les demandeurs d'emploi méconnaissent très régulièrement leurs droits, ce qui fait que seules 40 % des personnes en situation de chômage perçoivent effectivement une allocation. Encore une fois, le Gouvernement cherche à stigmatiser les demandeurs d'emploi, en leur faisant porter la responsabilité du déficit de régime de l'assurance chômage.
D'ailleurs, s'il y a effectivement un déficit structurel de l'assurance chômage – 3 milliards d'euros par an, de 2011 à 2019, selon la Cour des comptes –, c'est non du côté des chômeurs qu'il faut regarder, mais plutôt du côté de l'État. En effet, la contribution du régime de l'assurance chômage au financement de Pôle emploi a augmenté de 52 % entre 2009 et 2020, soit 4,1 milliards d'euros en 2020. Il n'est pas normal qu'un service public universel soit financé non par l'impôt, mais par la part patronale, par le biais des cotisations d'assurance chômage. C'est en ce sens que cette réforme est profondément injuste : on stigmatise les demandeurs d'emploi, tout en pénalisant les entreprises, qui ont déjà du mal à recruter. Mieux vaudrait accompagner les demandeurs d'emploi en revalorisant les salaires de 10 %, comme l'a proposé Marine Le Pen, et lutter drastiquement contre la fraude.