Comme l'a dit le ministre, nous en sommes au moment de l'analyse des faits, des enquêtes judiciaires, de la politique de la ville – les députés Écologistes n'étant pas encore là, j'y reviendrai à la fin de mon propos, car, de même que Thierry Benoit, je suis là depuis quelques années. En la matière, il conviendra de savoir, monsieur le ministre, pourquoi les résultats ne sont pas à la hauteur des moyens que nous déployons depuis de longues années. Je n'oublie pas que 500 communes ont été touchées, 750 bâtiments publics ou privés abîmés, détruits ; je pense à tous ceux qui ont perdu leur outil de travail, au médecin généraliste dont le cabinet a brûlé, à l'infirmière sans voiture, aux enseignants sans école, à l'incendie du bus du cœur des femmes, où des soignants proposaient de dépister gratuitement diverses pathologies. Ces images sont celles d'une France défigurée, et c'est tout à votre honneur, monsieur le ministre, que vous nous présentiez dans l'urgence ce texte qui vise à essayer d'en effacer les stigmates.
S'agissant d'urbanisme, de logement, de construction, le rapporteur a d'ailleurs été judicieusement choisi : Jean-Paul Mattei est un orfèvre ès matières, et je suis persuadé que, dès la promulgation des ordonnances, il vous facilitera la tâche de toutes les façons. Ceux d'entre nous qui exercent des fonctions locales, qui ont été maires, savent qu'il faut d'ordinaire compter plusieurs mois pour réhabiliter un commerce, trois ans pour réaliser une école. Or nous sommes en train d'envoyer un signal au pays : en cas de crise, nous sommes capables de réagir rapidement, d'assouplir les règles, tout en garantissant que les bâtiments reconstruits seront bien plus performants du point de vue énergétique ! Hier, madame Garrido, vous vous êtes émue en commission de ce qu'il n'y avait « pas un seul centime de prévu pour financer la reconstruction » : je me permettrai de vous rappeler que récupérer immédiatement la TVA évite une ligne de trésorerie et deux ans d'attente. Ça, c'est déjà de l'argent public !