Le 27 juin, un jeune garçon de Nanterre, Nahel Merzouk, était abattu par un policier à l'occasion d'un contrôle routier, nouvelle victime d'une terrible série qui pose la question des conditions de l'usage de leur arme par les forces de l'ordre et, plus largement, de notre doctrine de maintien de l'ordre et du rapport entre la police et la population. Comme vous l'avez rappelé, monsieur le ministre, ce n'est pas l'objet de notre discussion aujourd'hui : la justice doit suivre son cours et le Parlement doit jouer son rôle de contrôle. À cet égard, le groupe Socialistes et apparentés a sollicité et obtenu une évaluation de la loi relative à la sécurité publique de 2017 ; mon collègue Roger Vicot en sera corapporteur au nom de l'opposition.
Ce qui nous rassemble ce matin, c'est l'enjeu de la reconstruction. En effet, entre le 27 juin et le 5 juillet, ce drame a donné lieu à une flambée de violences, initialement alimentée par une réponse judiciaire perçue comme complaisante envers les policiers, alors qu'une vidéo des faits contredisait les premiers éléments fournis par ces derniers. Ces violences, que nous condamnons une nouvelle fois sans réserve, ont pris une ampleur inédite depuis celles de 2005 consécutives à la mort de Zied Benna et Bouna Traoré. La dégradation voire la destruction de mairies, de commissariats, d'écoles, de crèches, de médiathèques a privé nos concitoyens d'accès à certains services publics, souvent dans des territoires où ceux-ci sont déjà peu présents ; des bureaux, des commerces, les locaux professionnels d'artisans ont également été touchés, ainsi que des véhicules privés, aux dépens de ceux qui se lèvent tôt pour se rendre au travail. Il est de notre responsabilité de leur apporter une réponse rapide : c'est pourquoi nous soutiendrons ce projet de loi bienvenu.