Les maires, en particulier ceux des plus de 500 communes frappées par des déchaînements haineux, ont assisté médusés, attristés et souvent même en colère à la dégradation ou à la destruction de projets qu'ils avaient mis du temps à imaginer, à défendre, à financer et à construire. Ils ont assisté au pillage de commerces de proximité qui font l'âme des centres-villes. J'ai une pensée particulière pour les communes de la région Île-de-France, du département de l'Essonne et de ma circonscription, qui ont été douloureusement affectées.
Après ces émeutes traumatisantes, deux positions irréconciliables ont immédiatement émergé dans le débat public. D'une part, il y a ceux qui voudraient tout excuser, tout laisser passer ; d'autre part, il y a ceux qui voudraient tout laisser tomber. D'une part, ceux qui, au fond, auraient bien voulu que les émeutes continuent, même s'ils affirment ouvertement qu'ils préfèrent qu'on s'en prenne à des bijouteries plutôt qu'à des bibliothèques ; d'autre part, ceux qui auraient bien voulu que la réponse de l'État ne soit pas à la hauteur, afin de pouvoir faire leur beurre d'une impuissance supposée.