La colère, si légitime et partagée soit-elle, ne pourra jamais justifier les violences aveugles et sourdes perpétrées partout sur le territoire national il y a quelques semaines.
L'émotion qui s'est emparée du pays après la mort d'un jeune homme prénommé Nahel à Nanterre est légitime. Elle soulève des interrogations ; le travail des enquêteurs et de la justice permettra de faire la lumière sur les conditions qui ont conduit à cette situation inacceptable.
Néanmoins, le temps n'est pas venu – fort heureusement – pour que reprenne le concours des petites phrases, des déclarations faciles, de la caricature. Nous savons, nous qui sommes en prise avec la réalité du quotidien – un certain nombre d'entre nous avons administré des communes –, quel choc c'est pour nos concitoyens de voir disparaître dans ces moments de violence, des lieux d'apprentissage, de culture, ces lieux qui manifestent la République, qui font sens et qui définissent le vivre ensemble.