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Intervention de Christophe Béchu

Séance en hémicycle du jeudi 20 juillet 2023 à 9h00
Accélération de la reconstruction et de la réfection des bâtiments dégradés lors des violences urbaines — Présentation

Christophe Béchu, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires :

Du 27 juin au 5 juillet, chacun s'en souvient, notre pays a été marqué par huit nuits de violences et de pillages inqualifiables, dont l'étendue des destructions surpasse de très loin le triste précédent des émeutes de 2005. Nous avons tous en mémoire la mort de Nahel, ce jeune homme de 17 ans dont le décès a constitué le fait déclencheur apparent des émeutes. La diversité des violences, des dégradations et des déprédations commises témoigne cependant d'un lien complexe avec cet événement initial – lien qui reste à établir. De toute évidence, il a servi de prétexte à tout autre chose.

Dans la continuité immédiate de ces événements, après que près de 500 communes ont été touchées à un titre ou à un autre, le Président de la République a reçu à l'Élysée les maires concernés et il a pris l'engagement que des mesures législatives permettent d'accélérer la reconstruction. Le présent projet de loi est l'occasion de tenir parole et de faire un geste de soutien unanime en faveur de nos élus, de nos services publics et des habitants frappés par les nuits d'émeutes et de violences urbaines. Les mesures de ce texte faciliteront la reconstruction matérielle des bâtiments dégradés ou détruits.

Le projet de loi a été adopté à l'unanimité avant-hier, mardi 18 juillet, au Sénat. Je ne doute pas que le sens de l'intérêt général que nous avons en partage, ainsi que la volonté de ne pas laisser le dernier mot aux émeutiers, conduiront votre assemblée à l'adopter également à l'unanimité – du moins, je l'espère. Ce projet de loi répond de manière concrète et limitée, non pas aux causes, mais aux conséquences des émeutes.

Au total, dans l'ensemble du territoire, ont été attaqués : 274 commissariats, brigades de gendarmerie et postes de police municipale, 105 mairies, 243 établissements scolaires, 47 établissements relevant du ministère de la justice, 3 centres hospitaliers, mais aussi des bus, des trams, des médiathèques, des maisons de quartier, une crèche, des gymnases, des maisons de la culture et même des locaux associatifs – autant d'équipements et de services essentiels, au service de nos concitoyens, pour lesquels nos collectivités et la collectivité nationale que nous formons ont beaucoup investi dans la durée, pour l'avenir de tous.

Et, bien sûr, il y a eu les attaques ignobles, inqualifiables, contre les forces de l'ordre, contre les pompiers appelés pour secourir et contenir les destructions, contre les élus et leurs familles. Ils sont tous l'incarnation de notre République et ont été ciblés comme tels.

Je n'oublie pas les 1 000 commerces vandalisés et pillés, les gérants de café, les employés et les propriétaires de commerces de proximité, les pharmaciens, bref toutes celles et ceux qui mènent une vie droite et honnête et qui pourtant, durant ces nuits, ont perdu le fruit de leur labeur : un emploi, un outil de travail, un véhicule, quand ce n'était pas les économies d'une vie.

Le projet de loi me donne l'occasion de dire que nous ne lâchons rien face à ceux que le spectacle de la destruction facile réjouit et que nous sommes aux côtés de tous ceux qui doivent rebâtir. Ce texte est une brique essentielle pour effacer les stigmates des émeutes et permettre à chacun de repartir rapidement de l'avant, mais, je le concède bien volontiers, il n'est qu'une partie de la réponse. S'agissant des causes des violences et des décisions nécessaires pour éviter que de tels événements ne se reproduisent à l'avenir, il nous faut évidemment en débattre, mais ce débat est renvoyé à la rentrée.

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