Je n'imaginais pas que moins d'une semaine après, par la voix de votre ministre de l'intérieur, le Gouvernement aurait fait ce pas. Ainsi, dimanche dernier, M. Darmanin déclarait vouloir « permettre l'expulsion de tout étranger reconnu coupable d'un acte grave par la justice ».
Je salue donc ce pas vers nous – nous défendons en effet cette mesure depuis des décennies –, mais surtout ce pas vers tous les Français puisque, si j'en crois les sondages, ils la plébiscitent, y compris les sympathisants de la France insoumise.
Je veux voir dans votre prise de conscience – au moins apparente – une victoire sur le « syndrome de Cologne » qui, vous le savez, interdit de voir un délit dès lors qu'il est commis par un immigré.
Nous savons que si des étrangers se comportent parfaitement bien dans notre pays, d'autres abusent de notre hospitalité, de notre attention à leur égard et même, compte tenu des prestations qui leur sont mécaniquement versées, de notre générosité.
La perspective d'une expulsion – prononcée et exécutée, bien sûr – peut être une manière pédagogique d'expliquer que les Français ont droit au respect, et tout particulièrement dans leur pays.
Certes, chacun constatera que la même promesse, faite par le même Gérald Darmanin en mai 2021, n'avait pas été suivie d'effet. Mais parce que nous voulons croire en une prise de conscience salutaire, nous pouvons d'ores et déjà vous dire que nous voterons cette mesure. Madame la Première ministre, en attendant, pouvez-vous déjà montrer votre volonté d'agir en faisant exécuter les obligations de quitter le territoire français (OQTF) dont l'application reste lettre morte dans 90 % des cas ?