Ces deux accords ont pour objectif d'optimiser et de pérenniser la présence et le cadre de vie de nos diplomates au Sri Lanka et au Sénégal. Nous sommes en effet face à une situation géopolitique particulièrement tendue en Afrique en raison de l'affirmation croissante des puissances chinoise et russe qui viennent s'opposer à notre influence historique en Afrique de l'Ouest. Les changements d'alliances et la montée en puissance sur la scène internationale des anciens pays émergents transforment les équilibres géostratégiques du monde. En plus, notre pays fait face aux errements répétés du Président de la République dans sa gestion des relations avec les nations africaines et, globalement, notre politique étrangère est bien souvent erratique, illisible pour nos partenaires qui ne se retrouvent plus dans les modèles et dans les alliances que nous leur proposons.
Notre pays voit également le fonctionnement de son prestigieux et brillant corps diplomatique mis à mal par des réformes qui n'auront pour conséquence qu'un affaiblissement de la parole de la France sur la scène internationale.
L'examen de ce projet de loi est donc l'occasion de rappeler que la diplomatie et l'influence de la France dans le monde sont en grand danger. Nous devenons un nain diplomatique en situation de vassalisation, notamment par rapport à l'Union européenne, ce qui a fait la renommée et le prestige international de la France est en train d'être gravement et peut-être irrémédiablement miné.
Sur le fond, tout accord visant à améliorer les conditions d'exercice du mandat de nos représentants au Sri Lanka et au Sénégal est bien sûr une bonne nouvelle, même s'il ne s'agit pas d'un texte majeur qui permettrait un renforcement décisif de notre diplomatie. Le cadre juridique protecteur qui entoure les fonctions diplomatiques a l'inconvénient d'empêcher parfois les ambassadeurs et leur famille de s'assimiler véritablement à la société des pays d'accueil, ce cadre leur conférant un statut et une immunité qui peuvent être jugés inappropriés par les locaux quand ils y voient un danger, un facteur d'instabilité juridique et un facteur de déséquilibre dans les relations contractuelles. Cet état de fait est bien sûr maximisé dans le cas d'une relation de travail employeur-employé. Ainsi, il est bien sûr nécessaire de corriger cette contrepartie des privilèges diplomatiques par des dispositions dérogeant aux règles communes du droit international, à savoir par des accords bilatéraux entre les pays concernés. Ce texte, qui n'est pas le premier du genre, doit permettre aux familles des diplomates en mission dans ces pays d'exercer une activité salariée tout en conservant leur statut.
Le cadre diplomatique est en pleine mutation et suit les évolutions de l'ensemble de la société, et ce qui était autrefois un métier particulièrement prestigieux et au cadre d'exercice très figé se modernise petit à petit. Aussi, le rôle des conjoints des ambassadeurs a aujourd'hui beaucoup évolué : certains d'entre eux restent toujours, comme pour les conjoints de militaires, dépendant de la carrière de leur partenaire du fait de l'installation dans des pays étrangers et du fait des mutations, mais ils aspirent souvent, eux aussi, à avoir leur propre carrière. Ces accords doivent ainsi leur permettre d'exercer une activité professionnelle en parallèle de celle de leur mari ou de leur femme. Ce projet de loi qui les approuve va dans le bon sens et le groupe Rassemblement national lui apportera donc son soutien.