Je suis heureux de m'exprimer aujourd'hui sur un sujet qui me tient à cœur et qui concerne notre avenir commun ainsi que la manière dont, en tant que nation, nous nous engageons avec le monde – en l'espèce, l'Afrique et l'Asie.
Les accords, somme toute traditionnels, dont il est question dans ce projet de loi, concernent l'emploi des membres de la famille du personnel diplomatique en poste au Sénégal et au Sri Lanka. Nous les approuverons sans difficulté, dans la mesure où ils sont conformes aux conventions de Vienne qui établissent les règles fondamentales permettant aux diplomates d'exercer leur travail dans les meilleures conditions possible.
Ce projet de loi illustre notre engagement pour la promotion de relations de travail plus justes et témoigne de notre volonté de collaborer avec nos partenaires internationaux pour créer un environnement de travail qui respecte les droits de chacun. Il reconnaît le rôle important que jouent les familles dans le soutien au personnel diplomatique puisqu'il définit un cadre pour l'emploi de ces femmes et de ces hommes en veillant à ce qu'ils soient traités de manière équitable et en accord avec les normes internationales.
Cependant, à l'occasion de l'examen de ce texte, je voudrais appeler votre attention sur une question un peu plus large. La France, autrefois puissance coloniale en Afrique de l'Ouest, perd, depuis plusieurs années, de son influence dans la région. Nous devons nous demander pourquoi. Est-ce seulement le résultat d'erreurs passées et de politiques mal conçues ou le reflet d'un changement plus profond dans le monde ?
À titre personnel, je suis persuadé que nous devons sortir d'une logique postcoloniale et réinventer une nouvelle forme de partenariat, qui repose sur le respect mutuel et l'égalité, avec nos partenaires africains – en l'occurrence, sénégalais. Nous devons travailler ensemble en faveur du développement économique, social et environnemental de nos pays respectifs, et veiller à ce que les principes démocratiques et les droits humains soient respectés, en étant aussi exigeants avec les autres qu'avec nous-mêmes.
Dans ce rapport, il est notamment question du Sénégal, un pays ami avec lequel nous avons une longue histoire de coopération et de respect mutuel. J'ai eu l'occasion de dire à plusieurs reprises dans l'hémicycle que la France devait rappeler le président Macky Sall à la raison pour qu'il ne bafoue pas la Constitution et ne brigue pas un troisième mandat. Il a annoncé récemment qu'il ne se représenterait pas – c'est une très bonne nouvelle. En effet, c'est un principe fondamental de la démocratie que de permettre les conditions de son renouvellement, dans le respect de la pluralité des oppositions. Nous devrons, collectivement, rester vigilants sur ce point.