On pourrait se dire que c'est un choix idéologique de votre part, et on n'en serait pas surpris tant vous êtes opposés aux droits des salariés. Mais même d'un point de vue purement pragmatique, comment pouvez-vous imaginer faire bifurquer des industries aussi importantes que la sidérurgie, la chimie ou les cimenteries sans que les salariés soient associés, ne serait-ce que sous la forme de négociation avec leur employeur, à la définition de la stratégie permettant de mettre la production en adéquation avec les objectifs climatiques, tout en gardant le souci permanent de préserver l'emploi, les compétences et les qualifications professionnelles des salariés ?
Prenons un exemple dans mon département de la Loire-Atlantique. Sans l'engagement des salariés et de la CGT à la centrale thermique de Cordemais, il n'y aurait aucun projet alternatif pour le site : le Gouvernement et EDF n'ont fait aucune proposition. Grâce à la mobilisation des salariés, des négociations sur l'avenir du site sont engagées, notamment avec des partenaires industriels comme le groupe Paprec. C'est la preuve que c'est en faisant confiance aux salariés et à leurs syndicats que l'on peut engager une bifurcation écologique efficace et juste.