Il vise à inclure, dans la stratégie nationale pour l'industrie verte, les médicaments d'intérêt thérapeutique majeur. Emmanuel Macron nous l'a dit en juin 2023 : déléguer à d'autres la production de nos produits pharmaceutiques essentiels est une impasse pour le pays. Nous voulons donc que cette volonté du Président de la République soit inscrite dans la loi. En effet, quand il est question de relocaliser les médicaments, nous avons souvent l'impression que nous devrions nous contenter de vous faire confiance ; mais justement, nous ne vous faisons pas confiance !
Nous ne vous faisons pas confiance parce que cet hiver et au printemps, nous avons manqué de tous les médicaments ; parce que depuis 2017 le nombre de pénuries a été multiplié par sept ; parce que lors de sa visite en Ardèche, la seule proposition d'Emmanuel Macron a été de balancer de l'argent public – nos impôts – à toutes les entreprises en espérant que ça pousse. Nous ne vous faisons pas confiance parce que le seul groupe de travail qui a été missionné sur l'industrie pharmaceutique – la task force, monsieur Lescure – est composé à 70 % de personnes issues de cette même industrie, c'est-à-dire que vous demandez aux responsables de ce problème de le régler eux-mêmes.
Le Sénat a également publié un rapport, œuvre de nos collègues sénatrices Sonia de La Provôté et Laurence Cohen, dans lequel il propose d'« établir une stratégie claire et transparente de relocalisation, en France et en Europe, de la production de médicaments critiques ». À elles, nous faisons confiance, car nous faisons davantage confiance à des gens qui ont travaillé à fond pendant six mois qu'à ceux qui, pendant six ans, n'ont rien fait.