Nous sommes d'accord sur le diagnostic : dans tout le territoire national, les professionnels de santé font défaut. Or, comme je viens de le dire, la formation d'un médecin demande dix ans ! Il n'y aura donc pas de solution miracle dans les mois ou les années qui viennent : nous ne pouvons que redonner aux professionnels plus de temps à consacrer à leurs patients et les engager dans une logique territoriale afin de mieux répondre aux besoins de la population. Je n'entends pas recommencer avec vous le débat d'ailleurs très riche que nous avons eu ici même pour savoir s'il convient de contraindre les médecins généralistes à s'installer à tel endroit plutôt qu'à tel autre : j'ai déjà dit que la coercition serait contre-productive.
S'agissant des maternités et des services d'urgences, je conçois bien sûr l'enjeu pour les territoires : tout le monde préfère les savoir au plus près de chez soi ! Ma ligne en la matière consiste à associer proximité et sécurité en donnant la primauté à celle-ci, laquelle consiste à garantir aux Français qui passent la porte d'un service d'urgences qu'ils seront correctement pris en charge si l'urgence est réelle et vitale, aux Françaises qui vont accoucher qu'elles le feront sans aucun risque pour elles ou pour l'enfant. Nous mettons donc en place avec les élus, à l'échelle de chaque territoire, les solutions les plus adaptées, en fonction des moyens dont nous disposons. Ce que les gens appellent la fermeture des services d'urgences est d'ailleurs dans l'immense majorité des cas un accès régulé, c'est-à-dire soumis au préalable d'un appel au 15, le numéro du service d'aide médicale urgente, qui oriente les patients. La meilleure solution n'est pas de se rendre systématiquement aux urgences : elle peut consister à aller voir un généraliste.