En tant que rapporteur pour avis du budget de l'armée de l'air et de l'espace, je suis particulièrement préoccupé par cette question, d'autant plus que vous avez affirmé très récemment que le SCAF était un projet prioritaire qu'on était assuré de voir aboutir. Or en juin dernier, dans un rapport consacré aux programmes d'armement, le ministère allemand de la défense évoquait la possibilité d'abandonner le programme si aucun compromis n'était trouvé. Cette divergence de discours me semble pour le moins révélatrice de nos désaccords doctrinaux.
Monsieur le ministre, dans un tel contexte géopolitique, cet enlisement n'est-il pas révélateur de la nécessité pour la France de s'affirmer en tant que puissance autonome par le développement d'une politique diplomatique et militaire ? N'est-ce pas un argument suffisant pour qu'enfin soient donnés à notre base industrielle et technologique de défense – BITD – les moyens de fournir à notre armée un avion de combat aérien du futur qui nous soit propre ? La France devra-t-elle encore se soumettre, cette fois-ci militairement, aux exigences d'un voisin trop orgueilleux ou bien, comme le propose le Rassemblement national, réaffirmer sa souveraineté en quittant définitivement le programme SCAF ?