Nous défendons pour notre part une planification nationale. Nous n'avons pas confiance dans une planification inscrite dans les Sraddet, lesquels ne sont rien d'autre qu'une de ces listes à la Prévert que vous dénonciez, monsieur le rapporteur : de vastes fourre-tout d'items mal coordonnés, auxquels on ne comprend pas grand-chose. Nous proposerons d'ailleurs une nouvelle rédaction de l'article L. 4251-1 du code général des collectivités territoriales, qui définit les Sraddet.
Enfin, nous voudrions que cesse l'autosatisfaction gouvernementale. Permettez-nous de douter que ce texte soit, comme vous le prétendez, le projet du siècle pour la réindustrialisation de notre pays : le déficit commercial de la France a doublé ces trois dernières années, sous le macronisme, pour atteindre 78,5 milliards d'euros ; au deuxième trimestre, 13 266 entreprises se trouvaient en procédure de liquidation judiciaire ; loin d'être le pays le plus attractif, comme vous l'affirmez, pour les investissements étrangers, la France se place derrière l'Allemagne et le Royaume-Uni ; les 5 milliards d'emplois industriels dans les années 1970 sont moitié moins aujourd'hui ; 10 000 emplois sont délocalisés chaque année.
Monsieur Le Maire, vous avez passé plus de vingt ans à gouverner ce pays, comme ministre, directeur de cabinet ou parlementaire. Vous parlez de nouvelle lucidité au sujet d'un texte très technique, dont nous refusons de croire qu'il permettra de réindustrialiser la France. Faites plutôt preuve de modestie et, surtout, reconnaissez vos erreurs !