« Faire de la France la championne de l'industrie verte en Europe » : tel est le vœu du Gouvernement. Pour cela, Bercy dit s'être retroussé les manches pour défendre une panoplie de mesures, très techniques, qui, quoique certaines d'entre elles soient intéressantes, ne sont malheureusement pas tout à fait à la hauteur des ambitions affichées. Car, ne vous en déplaise, il ne s'agit pas seulement de rattraper le temps perdu ; il faut aussi se préparer aux immenses chocs énergétiques à venir.
Bien loin d'une révolution verte, le projet de loi que nous examinons reste mutique sur les contraintes qui, déjà, pointent leur nez. Des contraintes que tout le monde connaît, mais dont personne n'ose parler. Je pense notamment à la production électrique non fossile, qui aura du mal à satisfaire une demande démultipliée, ou à la pénurie de courant « vert », qui est un risque à anticiper pour notre industrie, sans oublier la très forte concurrence entre produits électriques – les voitures, par exemple –, qui pourrait nous faire perdre la bataille face aux Chinois. Et ce ne sont pas les injonctions d'adopter le tout électrique dès 2035, sans aucune étude d'impact, qui vont nous rassurer.