L'égalité des territoires est possible. Nous pouvons réfléchir à la place des microentreprises, au rôle des PME-PMI et de l'artisanat industriel ; aucune disposition de votre texte ne les concerne. Nous devons produire autrement, en répondant strictement à nos besoins, car nous ne pouvons pas produire sans limite.
Pour y parvenir, notre industrie doit d'abord prendre conscience des limites planétaires. Ainsi, nous proposons d'instaurer des conseils de sobriété – ils ont été créés dans ma circonscription – pour traiter de la question de l'eau, de l'énergie et des matières premières. Nous vous proposons une industrie des besoins. Avons-nous besoin de la fast fashion ou du quick commerce ? La réponse est non. Comment mettre un terme à ces activités prédatrices pour notre avenir ? Nous avons besoin d'instaurer une planification descendante et ascendante. Comment associer les territoires, les riverains, et tous les acteurs de l'entreprise – notamment les sous-traitants et les fournisseurs – de manière démocratique ? Nous proposons de conclure des conventions citoyennes territorialisées pour penser cette réindustrialisation.
Il faut repenser nos outils de production et nos manières de produire, dans le cadre de l'économie circulaire, de l'écologie industrielle, de l'innovation low tech. De nombreuses voies existent. Nous avions proposé de les ouvrir en déposant un amendement ; vous n'avez pas saisi cette occasion.
La consommation se transforme. Nous devons sortir de l'obsolescence programmée et aller vers l'économie de la fonctionnalité, en prenant en considération les externalités négatives – nous devons accélérer sur cette question. Nous devons instaurer une industrie du collectif, de la coopération et de la modernité sociale. Ainsi, nous proposons d'ajouter aux missions dévolues au comité social et économique l'élaboration des stratégies de transition des entreprises et le droit de regard sur les financements publics attribués aux entreprises.
Enfin, nous proposons que l'industrie soit soutenue par des financements publics transparents, efficaces écologiquement et socialement. Nous direz-vous clairement quelles sont les contreparties aux 2,9 milliards accordés à STMicroelectronics et à GlobalFoundries, dans le cadre de la construction de l'usine à Grenoble ?
Nous disons mille fois oui à la réindustrialisation. Toutefois, le temps du productivisme est révolu et c'est celui d'une industrie résiliente qui doit advenir.