Les milliards s'envolent dans les projets routiers et industriels. Nos petites communes sont laissées « sans stratégie opérationnelle à l'appui » – ce sont les mots du Haut Conseil pour le climat (HCC) –, sans moyens financiers supplémentaires, sans ingénierie ni accompagnement, tout en étant mises en concurrence avec les plus grandes.
Face à cela, de très nombreuses réponses auraient pu être apportées : engager une vraie politique d'aménagement, planifiée autour des nouvelles manières d'aménager et d'habiter les territoires, pour la justice territoriale ; fournir davantage de moyens humains ; engager une nouvelle politique foncière. Vous auriez disposé, à l'Assemblée nationale, d'une majorité pour vous soutenir dans cette démarche. Vous le savez, mais vous avez fait un autre choix.
En première lecture, j'avais salué la détermination des rapporteurs et du ministre, qui avaient su préserver les objectifs ZAN et tenir bon face aux sirènes des sénateurs, plus préoccupés par leur réélection que par l'avenir du vivant. C'était loin d'être parfait, mais nous, écologistes, garants dans cette assemblée de la tenue des obligations climatiques – puisque personne ne semble avoir pris la mesure de l'urgence –, vous proposions un appui pour que vous ne lâchiez rien. Nous n'étions d'ailleurs pas seuls, puisque nous agissions au nom des millions de citoyens angoissés à l'idée que vous n'enclenchiez pas ce changement de monde.
Mais vous avez lâché. Vous avez préféré composer avec une droite naturosceptique, qui est encore dans une phase de déni de l'effondrement du vivant.