Avec une augmentation de 2 degrés, le système assurantiel commence à s'écrouler. Avec une augmentation de 4 degrés, il n'en restera rien. L'enjeu pour ma génération – j'aurais aimé qu'il soit aussi celui de la vôtre – est de faire absolument tout pour stopper ce bulldozer.
Pourtant, il y avait eu un soubresaut. « Je ne veux pas donner l'illusion que ma présence au Gouvernement signifie qu'on est à la hauteur sur ces enjeux-là. » À l'été 2018, en direct à la radio, le ministre de l'écologie de l'époque a démissionné, provoquant des manifestations monstres en faveur du climat – des centaines de milliers de personnes dans tout le pays. Un recours, « L'Affaire du siècle », a reçu le soutien de 2,3 millions de personnes. Un cri de désespoir émane d'une jeunesse qui sait que ses conditions de vie n'auront rien à voir avec celles des générations passées, qui connaît les coûts infinis et les inégalités grandissantes d'un monde où la biodiversité se meurt, où l'air et l'eau tuent, où il n'est plus possible, dans les sols, de faire pousser des cultures sans engrais chimiques.
Je relis : « La cause écologique est l'une des priorités du Président de la République. » Une convention citoyenne plus tard, l'Assemblée avait fixé le cap de zéro artificialisation nette en 2050. C'était courageux, mais c'était mal engagé. En effet, le Gouvernement, empêtré dans son dogme productiviste, refuse de tourner la page des grands projets d'aménagement inutiles, qui consomment des milliers d'hectares et nous privent de la capacité de développement dans nos territoires.