L'objectif était fixé et grâce aux efforts de tous, nous y voilà : à deux jours du 14 juillet, nous nous apprêtons à adopter un budget historique pour nos armées de 413 milliards d'euros, le plus important depuis la fin de la guerre froide.
Je souhaite remercier le ministre pour son engagement et sa disponibilité, les rapporteurs, le président de la commission de la défense, ainsi que l'ensemble de nos collègues, qu'ils soient ou non membres de cette commission, qui se sont impliqués sur ce texte pour l'enrichir et faire vivre le débat. Le Parlement aura su rappeler qu'en matière de défense, les discussions politiques doivent aussi se tenir pour confirmer les choix stratégiques et les orientations de la nation. Le travail accompli dans cette assemblée comme au Sénat permet de mieux prendre en considération la diversité de nos armées et leurs besoins, sans oublier le cyber, les réservistes ou les questions mémorielles qui, vous le savez, sont des sujets auxquels le groupe Démocrate est attaché.
Bien que de nombreux points se soient révélés consensuels, la question du budget, notamment des marches, constituait, dès l'examen dans cet hémicycle, un point de tension pour lequel il me semble que nous avons trouvé un compromis raisonnable. Je tiens à rappeler, chers collègues, qu'en augmentant le budget des armées de plus de 40 %, c'est un effort important que nous demandons à nos concitoyens dans des temps où les troubles géopolitiques leur apparaissent au moins aussi importants que les difficultés économiques.
Si les 2,3 milliards supplémentaires seront les bienvenus pour assurer l'entraînement et le maintien en condition opérationnelle, cet effort doit surtout s'inscrire dans le cadre du recensement des besoins effectué par les états-majors, pour que le matériel fourni corresponde à nos capacités humaines.
Nous avons entendu, ici et là, que la France devrait se doter de forces bien plus importantes pour protéger son territoire et ses ressortissants, à l'image de certains pays qui voient revenir la guerre à leur porte.
Je crois cependant qu'après le débat public qui s'est tenu sur cette question dans notre pays, nous pouvons partager le constat que nos armées profiteront de cette loi de programmation militaire pour enclencher des transformations plus que nécessaires pour que la France demeure une puissance du XXI
Oui, cette LPM est nécessaire pour moderniser nos armées et leur permettre de s'adapter aux nouvelles menaces et aux nouveaux espaces de conflictualité. Avec le budget que nous allons adopter, nous investirons dans l'innovation et le renseignement, nous renouvellerons nos capacités spatiales d'écoute et d'observation, nous nous doterons des drones et robots qui jusqu'alors nous manquaient. Nous allons également poursuivre le développement de notre cyberdéfense, devenue un enjeu de premier plan, et accentuer nos efforts en matière de lutte informatique d'influence (L2I). Tous ces investissements nous permettront enfin de renforcer notre capacité à contrer les stratégies hybrides.
Bien évidemment, nous avons tenu à rappeler que dans le monde de plus en plus complexe qui se prépare, la France n'était pas seule. Les coopérations avec nos partenaires sont essentielles, qu'il s'agisse de l'Otan – nous nous réjouissons de l'entrée prochaine de la Suède dans l'alliance – ou de l'Union européenne, appelée à devenir un acteur clé de notre stratégie, notamment en matière industrielle. Le groupe Démocrate forme le vœu que les élections à venir renforcent notre rôle dans ce domaine.
Par cette loi de programmation militaire, nous améliorons également la sécurité de nos systèmes d'information, et je tiens ici à saluer ma collègue Sabine Thillaye pour son travail de rapporteure sur ce sujet.