La LPM est-elle cohérente ? Malgré les indéniables failles capacitaires que nous avons mentionnées, il ne saurait être question de jeter aux orties la copie rendue par les services du ministère des armées. Je tiens d'ailleurs à remercier tous ceux qui ont travaillé à l'élaboration du texte, et surtout à réaffirmer la reconnaissance de notre groupe envers nos trois armées dévouées, leurs directions et leurs services, envers les personnels civils de la défense et envers les fleurons de l'industrie de défense française.
Pour être clair, cette LPM permettra à la présidente du Rassemblement national de mener la politique de défense correspondant à ses ambitions lorsqu'elle sera élue Présidente de la République.
Nous vous alertons cependant, monsieur le ministre, sur des enjeux qui demeurent essentiels. Nos armées ont besoin dès maintenant de carburant pour faire rouler leurs chars et pour faire voler leurs avions, et de munitions pour que les armes tirent. En somme, elles ont besoin de pouvoir d'achat dès les premières marches.
Nos industriels sont parfaitement capables de répondre à leurs besoins et d'apporter, la plupart du temps, des solutions souveraines, dès lors qu'ils sont soutenus par l'État. Cela implique de renoncer à des programmes voués à l'échec comme le Scaf et le MGCS.
Le recrutement et la fidélisation sont également des enjeux majeurs. Comment continuer à recruter, entraîner et fidéliser des pilotes de chasse pour lesquels il n'est prévu que 147 heures de vol cette année, au lieu des 180 heures minimum requises par les normes de l'Otan ? Fidèles à notre programme présidentiel, c'est en ce sens que nous avons souhaité amender le projet de loi de programmation tout au long de son examen.
Nous nous félicitons du fait que certaines de nos propositions aient été reprises, notamment sur le cadencement des marches, mais aussi sur le livret de souveraineté, directement inspiré par le fonds souverain français au cœur de notre programme.
À l'heure du vote, il faut donc prendre ses responsabilités. Celles-ci ont manifestement manqué aux gouvernements de droite comme de gauche qui ont successivement affaibli nos armées en les privant de leurs moyens, alloués à d'autres politiques dont on mesure aujourd'hui a contrario les effets déplorables,…