Dans deux jours, la France honorera ses armées à l'occasion de notre fête nationale. À Paris comme dans d'autres territoires – par exemple dans le Var où je suis élu, qui est le premier département militaire de France et accueille le plus grand port militaire d'Europe –, des défilés permettront à nos concitoyens de redécouvrir le monde militaire, parfois méconnu, mais auquel nous devons tant !
En effet, nous pouvons tous être fiers de nos armées, héritières de l'histoire multiséculaire de notre pays, qui continuent à faire face aux défis de notre temps, hélas de plus en plus conflictuel. Les ambitions territoriales de certaines puissances étrangères, le retour de la guerre sur le sol européen ou encore la montée de nouvelles menaces issues de nouveaux domaines comme l'espace ou le cyber constituent autant de défis que la France doit relever pour tenir son rang.
Les députés du groupe Rassemblement national considèrent que nier la singularité de nos armées reviendrait à méconnaître ces dernières. La France dispose d'un modèle encore complet – quoiqu'embryonnaire en ce qui concerne certains segments –, chapeauté par la dissuasion et fort du dévouement de ses 260 000 personnels militaires et civils. C'est par respect pour ces hommes et ces femmes exceptionnels que nous avons veillé, en tant que premier groupe d'opposition, à montrer une attitude responsable tout au long de nos débats.
Soyons clairs. La LPM est-elle parfaite ? Non. Des programmes d'armement sont décalés. Des armes et des segments militaires restent en souffrance. Je pense à l'artillerie qui manque de feu et de radars, à la longue portée qui manque de lance-roquettes unitaires (LRU), alors que la cession annoncée de missiles Scalp – système de croisière conventionnel autonome à longue portée – à l'Ukraine grève notre capacité à frapper dans la profondeur. Je pense aussi à la réduction de la cible en matière de nombre d'avions de chasse Rafale pour 2030 – on est passé de 185 à 137.
La LPM se donne-t-elle les moyens de ses ambitions ? L'effort financier est là, malgré les contraintes imposées par la Première ministre. A-t-on oublié, à Matignon, la nécessité de contrer les effets de l'inflation et de combler les retards de paiement accumulés depuis des années ?
Le groupe Rassemblement national dénonce moins le montant du budget total – 400 milliards d'euros, accompagnés de 13 autres milliards qu'il reste à concrétiser – que sa répartition entre les différentes marches. De ce point de vue, le compromis trouvé en CMP va dans le bon sens, même s'il ne correspond pas tout à fait à nos propositions. Nous observons néanmoins avec quelle énergie le Gouvernement a défendu un effort budgétaire reposant pour l'essentiel sur ses successeurs ; merci pour ce signe de confiance, monsieur le ministre !