Aux soldats tombés ou blessés pour notre drapeau, à leurs frères d'armes qui s'engagent pour la France, aux personnels civils de la défense, aux forces morales – familles et réservistes – qui les soutiennent, je tiens à exprimer notre reconnaissance. L'histoire nous rappelle que c'est sur leur courage que s'appuie notre démocratie, et que leurs combats passés et présents nous permettent de nous tenir ici, libres.
Chers collègues, comme nous le martelons depuis plusieurs semaines, cette loi de programmation militaire est une loi de remontée en puissance, de souveraineté et d'autonomie stratégique. Elle fait suite à un constat que je crois unanime : notre environnement sécuritaire se dégrade du fait de la guerre en Ukraine, de l'élargissement des champs de confrontation ou encore des ruptures technologiques.
Il s'agit d'abord d'une loi de remontée en puissance, grâce à la vision et à l'ambition qu'elle promeut pour la France. Notre majorité, qui avait déjà mis fin à l'érosion du budget des forces armées, répond aujourd'hui à leurs besoins à hauteur de 413 milliards d'euros, tout en respectant les contraintes budgétaires nationales. Entre 2017 et 2030, le budget annuel des armées aura ainsi plus que doublé. Cette trajectoire permettra à la France de tenir son rang et ses engagements et d'être à la fois une alliée crédible et exemplaire dans l'espace euro-atlantique, un moteur du renforcement du pilier européen de l'Alliance atlantique et un partenaire lucide et pourvoyeur de sécurité à haute valeur ajoutée.
Il s'agit ensuite d'une loi de souveraineté, car elle consolidera les fondamentaux de la défense nationale, qu'il s'agisse de la crédibilité et de la permanence de notre dissuasion nucléaire – clé de voûte de notre défense –, de la réserve nationale, qu'elle permettra de doubler, ou encore de la défense de nos territoires ultramarins et de notre ZEE, dont je rappelle qu'elle est la deuxième au monde. La mission Pégase 23 en cours, qui repose sur la projection de notre puissance militaire au plus près des territoires français de l'Indo-pacifique, illustre déjà cet effort conséquent.
Il s'agit enfin d'une loi d'autonomie stratégique, car elle renforce les capacités d'appréciation, de décision et d'action souveraines du pays. Ainsi, des moyens inédits seront alloués au cyber, au militaire spatial, aux drones et au renseignement. L'autonomie stratégique va d'ailleurs de pair avec la mise en place d'une économie de guerre nous permettant de sécuriser les approvisionnements critiques, de constituer des stocks stratégiques ou encore de relocaliser sur le territoire national ou européen des filières de production.
Enfin, la LPM consolide le financement de la base industrielle et technologique de défense, particulièrement celui des PME innovantes, qui ont besoin que l'État s'engage fortement à leurs côtés. Sans doute conviendra-t-il, monsieur le ministre, d'aller encore plus loin : à titre d'exemple, la PME innovante nantaise EN Moteurs a besoin d'un soutien significatif dès maintenant, non dans un an.
Chers collègues, les débats parlementaires ont enrichi la copie présentée par le Gouvernement. Je souhaite citer trois avancées soutenues par le groupe Renaissance : notre demande d'études complémentaires portant sur le format à deux porte-avions, qui a été entendue, la défense d'une politique de rémunération des militaires plus attractive et plus progressive – notamment par notre collègue Yannick Chenevard –, et l'attention portée à l'insertion professionnelle des conjoints.
Je tiens également à souligner deux points d'accords importants trouvés en CMP, d'une part, sur l'accélération des marches budgétaires en début de période, au service du renforcement de l'entraînement des forces armées, d'autre part, sur le renforcement du rôle du Parlement grâce à la création d'une commission parlementaire d'évaluation de la politique du Gouvernement en matière d'exportation d'armements.
Au nom de mon groupe, je souhaite remercier particulièrement M. le ministre pour son écoute attentive et sa grande disponibilité,…