Votre vote ne doit pas non plus entériner la fin des débats sur ces sujets militaires. À un débat plus national que j'évoquais il y a un instant, s'ajoutent des débats et des travaux à tenir ici même, dans l'hémicycle ou en commission, sur différents sujets clés pour la réussite de nos objectifs.
Je me suis engagé, au cours de la discussion parlementaire, à produire plusieurs rapports et à en débattre avec vous : je pense notamment au rapport, réclamé sur de nombreux bancs, destiné à évaluer la réintégration, en 2008, du commandement intégré de l'Otan, un sujet sur lequel il faut désormais adopter l'approche la plus technique, la plus diplomatique mais aussi la plus militaire possible. Je suis heureux de nous permettre de le faire.
Le contrôle démocratique exercé sur nos services de renseignement est aussi un sujet sur lequel il nous faudra poursuivre la discussion, tout en veillant à ne jamais compromettre les opérations ou entraîner une menace pour la sécurité de nos agents sur le terrain, auxquels je tiens ici à rendre un hommage particulier. Dans le cadre de la délégation parlementaire au renseignement (DPR), nous avons trouvé, avec les présidents Sacha Houlié et Thomas Gassilloud, un terrain de travail inédit sous la V
Dans le cadre de l'économie de guerre, nous n'échapperons pas à la nécessité de travailler collectivement sur le financement des entreprises de la base industrielle et technologique de défense (BITD) : je pense en particulier aux petites et moyennes entreprises (PME) et aux entreprises de taille intermédiaire (ETI). Le Parlement s'est largement emparé de ce sujet, vous avez relayé les préoccupations du terrain, et nous devrons poursuivre ces réflexions de manière très concrète.
Vous avez été nombreux à évoquer les sujets liés aux ressources humaines, qu'il s'agisse des enjeux de fidélisation, des travaux à mener sur la grille indiciaire ou sur les questions indemnitaires, du recrutement des militaires d'active ou encore du modèle à promouvoir en matière de réserves : là encore, tout est art d'exécution. Il nous faudra évidemment revenir devant le Parlement dans le cadre de ses missions de contrôle.
Je pense enfin à la remontée en puissance de nos armées dans les territoires d'outre-mer – en tant qu'ancien ministre des outre-mer, je voulais les citer à cette tribune –, pour assurer demain notre souveraineté bien au-delà de l'Hexagone. Nous la devons à nos concitoyens ultramarins, comme nous la devons à tout un chacun.
Pour conclure, permettez-moi d'exprimer l'honneur qui fut le mien de défendre ce projet de loi de programmation militaire devant vous, moi qui ai, comme votre rapporteur, porté l'uniforme en d'autres temps. Je l'ai fait humblement, respectueusement, en écoutant et en répondant aux arguments développés par chaque mouvement politique que les Français ont souhaité voir représenté sur ces bancs. En se livrant à cet exercice démocratique respectueux, nous avons permis de renforcer le projet de défense que nous portons pour la nation. Nous avons livré aux femmes et aux hommes qui servent au quotidien sous l'uniforme, et plus largement à l'ensemble de nos concitoyens, un débat à la hauteur des défis qu'ils auront à relever demain pour notre sécurité collective et notre souveraineté. Sans oublier que ces décisions s'inscrivent dans nos traditions, en lien avec la mémoire nationale – je salue Mme la secrétaire d'État chargée des anciens combattants et de la mémoire –, et celui qui unit les armées d'aujourd'hui avec nos anciens combattants tout comme avec notre jeunesse.
Plus encore, nous avons fait la démonstration que le débat démocratique – le débat parlementaire de qualité – est la solution qui permet à une nation de s'armer face aux menaces qui la visent, lorsque tant de nos compétiteurs vantent trop facilement et trop simplement les mérites des modèles autoritaires.
Je forme le vœu que ce combat des idées, qui fait la force de notre République et a permis d'aboutir au texte qui est soumis à vos votes, féconde pour les sept prochaines années, et pour longtemps encore, le succès de nos armes et la grandeur de la France.