Lorsque nous avons commencé l'examen de ce projet de loi de programmation militaire, j'ai émis le vœu que chacun d'entre nous ait pour seule boussole l'intérêt supérieur de la nation. Au vu des débats qui ont accompagné l'examen de ce texte, en commission comme dans l'hémicycle, à l'Assemblée comme au Sénat, je pense que mon vœu a été largement exaucé. Au-delà des intérêts partisans, nous avons su nous réunir pour nos armées. Nous pouvons nous réjouir que nos débats aient été constructifs et qu'ils aient contribué à enrichir considérablement ce texte.
Je pense bien sûr à l'augmentation des marches budgétaires au début de la période couverte par la loi de programmation militaire (LPM), qui permettra dès 2024 d'intensifier la préparation opérationnelle tout en sécurisant les ressources extrabudgétaires (REX). Je pense à l'effort consenti en faveur de la rémunération de nos militaires grâce à la révision programmée des grilles indiciaires, évolution nécessaire pour relever le défi de la fidélisation. Je pense également, bien entendu, au renforcement du rôle du Parlement, grâce à l'adoption du principe de l'actualisation, à l'amélioration du droit d'information sur les ajustements annuels et les grands programmes de coopération européenne ou encore à la création d'une nouvelle commission parlementaire de vérification des exportations d'armement. Je pense enfin à la facilitation du financement de notre industrie de défense grâce à la mobilisation du système bancaire.
Ces avancées n'auraient pas été possibles sans l'implication de tous. Je salue l'investissement des députés de l'ensemble des groupes politiques grâce auxquels nos débats ont toujours été respectueux et d'un niveau élevé. Je tiens également à saluer chaleureusement notre collègue Sabine Thillaye, rapporteure pour les articles 32 à 35 bis, qui a assuré son rôle avec une grande efficacité. Je remercie bien entendu l'ensemble des membres de la commission mixte paritaire (CMP), en premier lieu Christian Cambon, rapporteur de la commission mixte paritaire pour le Sénat et président de la commission des affaires étrangères de la Chambre haute. Les négociations, si elles ont pu être âpres, ont toujours été constructives et cordiales.
En tant que rapporteur, monsieur le ministre des armées, je tiens à vous remercier pour votre engagement sincère ainsi que pour votre écoute et votre disponibilité qui ont été reconnues par tous les parlementaires ayant participé aux débats.
Mes chers collègues, au-delà de son enrichissement par le Parlement, je voudrais rappeler combien ce texte engage notre nation. Plus que jamais, à l'heure de l'agression russe en Ukraine, du déploiement de la stratégie de puissance de la Chine, de la persistance des risques terroristes ou encore de la multiplication des menaces hybrides, chacun d'entre nous a conscience de l'importance du rôle de nos armées pour nous protéger et faire entendre la voix de la France. Le texte sur lequel nous sommes appelés à nous prononcer entend relever ces défis, en portant une ambition à la hauteur des enjeux : 413 milliards d'euros, c'est un signal fort que nous envoyons à nos armées mais aussi à nos compétiteurs stratégiques. C'est également une chance pour nos territoires, qui bénéficieront des nombreuses retombées économiques de cette LPM.
Mes chers collègues, comme chaque année à l'occasion du 14 juillet, les Françaises et les Français célébreront nos valeureux soldats. Nous savons ce que nous leur devons. Dès lors, ce vote est plus que jamais le symbole de la reconnaissance de la nation à l'égard de ces femmes et ces hommes, civils ou militaires, qui font la grande richesse de nos armées. Alors, mes chers collègues, bon vote et vive l'armée française !