C'est peut-être le plus absurde dans le projet de loi qui nous est présenté : il vient même empêcher des chômeuses et des chômeurs de retrouver un emploi. Réduire la durée d'indemnisation des allocataires a toujours trois types de conséquences. Premièrement, cela conduit à bloquer les projets de formation, en pesant sur le temps nécessaire pour les choisir et sur le réaiguillage éventuel. Deuxièmement, cela contraint les chômeurs à s'orienter vers des emplois plus précaires, ce qui les entraîne logiquement à se réinscrire plus vite à l'assurance chômage dont le budget est ainsi grevé. Troisièmement, en imposant aux chômeuses et aux chômeurs de postuler à tout emploi qui se présente, vous surchargez les employeurs de CV bien trop nombreux pour pouvoir être examinés, ce qui amène beaucoup d'entre eux à s'éloigner du service public de l'emploi et à cesser toute coopération avec celui-ci– c'est un phénomène observé dans plusieurs pays, notamment parmi les employeuses et employeurs les plus soucieux du code du travail.