Quelques heures après le début des émeutes, à la demande du Président de la République et de la Première ministre, nous avons convoqué, avec le ministre de l'intérieur, les principales plateformes de réseaux sociaux pour les rappeler d'abord à leur obligation devant la loi – le retrait des contenus illicites qui leur sont signalés et la réponse prompte aux réquisitions qui leur sont adressées par l'autorité administrative et judiciaire.
Nous leur avons demandé par ailleurs d'exercer la plus grande vigilance sur les fonctionnalités de leurs services susceptibles de porter atteinte à la sécurité et à l'ordre public. Le résultat, ce sont des milliers de contenus qui ont été retirés, des centaines de comptes qui ont été supprimés, des dizaines de réquisitions qui ont été traitées. Le résultat, c'est que dans l'Eure, en Ille-et-Vilaine, dans le Pas-de-Calais, en Haute-Savoie, en Pyrénées-Atlantiques, dans les Hauts-de-Seine et dans le Val-de-Marne, des individus ont été condamnés à des peines de prison pour s'être livrés sur internet à des appels au meurtre de policiers et de gendarmes, à des menaces à l'encontre de maires, ou à des appels à attaquer des commissariats, des gendarmeries ou des bâtiments publics.
Cela étant dit, et vous l'avez rappelé, les obligations vont se durcir pour les réseaux sociaux avec l'entrée en vigueur, le 25 août prochain, du règlement sur les services numériques, obtenu de haute lutte l'an dernier par la France. Ce règlement imposera aux plateformes de prendre toutes les mesures pour éviter que leurs services ne portent atteinte à la sécurité publique, sous peine de lourdes sanctions.
Par ailleurs, le projet de loi visant à sécuriser et réguler l'espace numérique, adopté la semaine dernière par le Sénat, prévoit que les personnes qui se livrent à des faits de violence en ligne pourront être condamnées à une peine de bannissement des réseaux sociaux.
En ce qui concerne les parents – vous l'avez également rappelé –, la proposition de loi de Laurent Marcangeli, devenue loi du 7 juillet 2023 visant à instaurer une majorité numérique et à lutter contre la haine en ligne, permettra d'activer la responsabilité parentale.
Enfin, en vue de dresser un bilan complet des événements tragiques que nous avons connus, j'ai constitué un groupe de travail transpartisan, composé de députés et de sénateurs de manière paritaire, lequel se réunira dès demain.