En complément des propos du ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion, qui vient de vous présenter la réforme de l'assurance chômage, j'aimerais à présent aborder celle de la VAE.
Notre philosophie d'action est d'inciter au retour à l'emploi et de permettre à chacun de renforcer son employabilité. La VAE vise précisément à donner à un plus grand nombre d'individus la possibilité d'accéder à une certification, et donc de progresser sur le chemin de l'emploi. Je salue le travail de la commission des affaires sociales, qui a permis d'enrichir substantiellement le projet de texte du Gouvernement. Il est essentiel de mieux reconnaître et de valoriser l'ensemble des compétences acquises tout au long d'une vie si nous voulons permettre aux actifs de mieux faire face aux mutations économiques et donc de mieux maîtriser leur parcours.
Les dispositions de l'article 4 entendent engager une transformation profonde de la VAE. Celle-ci ne convainc pas : elle est vécue comme un véritable parcours du combattant et souffre d'un manque d'attractivité flagrant. Avec seulement 30 000 parcours réalisés l'an dernier – soit deux fois moins qu'il y a dix ans –, la VAE est trop peu utilisée. À ce jour, seules 10 % des personnes qui s'engagent dans une VAE vont au bout de leur parcours et obtiennent l'entièreté de la certification visée. Surtout, la durée moyenne d'un parcours est de dix-huit mois. On ne saurait mieux dire la complexité et surtout le découragement que la VAE suscite chez les demandeurs d'emploi comme chez les salariés et les chefs d'entreprise. Elle est pourtant un dispositif d'avenir, qui peut soutenir efficacement les parcours de promotion, d'évolution et de reconversion professionnelle des actifs. Elle est aussi un moyen efficace de lutte contre les tensions de recrutement, et contribue donc à l'atteinte du plein emploi. En ce sens, le projet de loi représente un progrès social important, car il ouvre la voie à la reconnaissance des compétences sociales, associatives ou bénévoles, notamment pour les proches aidants.
Les dispositions prévues dans le projet de loi en matière de VAE entendent lever les freins qui entravent aujourd'hui un plus large accès au dispositif.