Je pense, comme le ministre, que c'est une mesure de réorganisation qui va dans le bon sens, et il est à côté du sujet de prétendre que l'on cherche à diminuer les droits des JLD. Depuis des années, leur champ d'intervention n'a cessé de s'élargir à chaque réforme, notamment dans toutes les matières qui ne relèvent pas du pénal. Tout le monde sait qu'aujourd'hui, c'est une fonction qui connaît un grave problème d'attractivité, car les magistrats ne s'y retrouvent pas. C'est la raison pour laquelle il est proposé de recentrer leur mission autour du pénal, c'est-à-dire sur ce qu'il y a de plus déterminant, en matière de libertés et de détention, pour confier tout ce qui ne relève pas du pénal à d'autres magistrats du tribunal judiciaire, tout aussi indépendants et impartiaux, qui appliqueront la loi de la même manière, avec les mêmes voies de recours et les mêmes garanties.
Le seul point qui peut poser question est la formation, initiale et continue, mais il a bien sûr été identifié, et l'on peut imaginer que l'École nationale de la magistrature étoffe ses programmes en la matière.
Il s'agit donc uniquement de décharger les JLD, tout en créant une filière civiliste des libertés et de la détention, qui ouvrirait d'ailleurs un avenir aux magistrats des tribunaux judiciaires.