Nous sommes tous d'accord sur le fait que les tâches du JLD s'accroissent et que la fonction souffre d'un manque d'attractivité, mais ce sont les conséquences des vingt et un projets de loi successifs sur l'asile et l'immigration au cours des quinze dernières années – et ce n'est pas fini : il y en a encore un à venir ! Il ne s'agit pas uniquement d'un manque d'effectifs, ce sont les conditions de travail qui sont dures. L'augmentation du nombre d'obligations de quitter le territoire français – OQTF – et de placements en rétention administrative, dans les conditions que l'on connaît, entraîne une surcharge de travail et de multiples difficultés pour les JLD.
Ce que vous proposez là, c'est encore une fois un pansement sur une jambe de bois. Il s'agit d'une solution à court terme – et, avec vous, on sait bien que si l'on transfère des compétences, elles ne seront jamais rendues au seul JLD.
Ce que nous voulons, c'est un corps de magistrats indépendants qui ait les moyens d'agir. Il s'agit d'un objectif à long terme. Les 6 à 11 millions de crédits pour les caméras en prison, on aurait pu les consacrer à autre chose, par exemple à la formation des JLD et au renforcement de l'attractivité du métier. Ce que vous souhaitez, en réalité, c'est supprimer le JLD à court ou moyen terme.