Nous arrivons au cœur des débats sur l'article 14, puisque nous abordons le sujet des contractuels. Le groupe Rassemblement national s'opposera au recrutement de contractuels en lieu et place de titulaires, pour plusieurs raisons. La première concerne la stabilité des carrières : il est important de répondre aux difficultés de recrutement des agents pénitentiaires par l'attractivité des métiers. De nombreux jeunes veulent s'engager dans une fonction régalienne, qu'il s'agisse de la police, de la gendarmerie, de l'administration pénitentiaire ou encore de l'armée, par exemple. Comment les convaincre de devenir surveillant pénitentiaire – un métier parfois dangereux, très pénible et difficile – s'ils n'ont aucune certitude de passer plus de deux ou trois ans dans cette administration ? Les surveillants pénitentiaires que je rencontre – ils sont nombreux dans mon territoire de l'Aube – ont souvent été très mobiles sur le plan géographique avant de connaître une certaine stabilité dans leur carrière. Or avec la contractualisation, vous ajoutez une nouvelle incertitude qui les détournera du métier et rendra le recrutement encore plus difficile. Cela ne nous semble donc pas opportun. Mieux vaudrait d'abord revaloriser les salaires ; mes collègues y reviendront plus tard.
J'aimerais évoquer un second aspect du recours aux contractuels : il représente un coût élevé pour l'État. C'est un sujet qu'il faut mettre sur la table, à l'heure où l'on parle d'économies et de vigilance dans l'emploi des deniers publics.
Pour notre part, nous préférerions recruter des fonctionnaires pénitentiaires de catégorie B, sur concours, de manière à rendre les carrières plus stables et donc le métier plus attractif. En effet, il importe que ceux qui travaillent dans nos prisons soient des professionnels bien formés ; or cela nécessite du temps. Charge à vous d'ouvrir des concours et de faire en sorte que dans nos prisons, ceux qui vont travailler dans un contexte de surpopulation carcérale ne subissent pas votre politique.