L'entrée dans l'univers virtuel s'accompagne d'une suspension des règles, comme vous l'avez rappelé. On peut y voler, y renaitre, être doté de superpouvoirs, y interagir avec des avatars créés par des programmes d'intelligence artificielle, y changer d'apparence et de personnalité et rencontrer une multitude de gens différents, du bout du monde, ou du bout de la rue. C'est une formidable et magnifique stimulation de la créativité. Toutefois, comme le monde réel, cet univers regorge de prédateurs et de mauvaises informations qui cache un réel danger pour nos enfants. Cela peut avoir un impact, en particulier, sur la santé mentale ou la sécurité physique des utilisateurs.
Cet univers parallèle a besoin de règles, tout particulièrement en ce qui concerne les plus vulnérables d'entre nous. Dans la continuité des législations précédentes que nous allons, d'ailleurs, transposer dans le droit national, ce projet de règlement permet de commencer à mettre en place une protection des mineurs. Votre proposition de résolution le reconnaît et soutient l'initiative européenne. Je m'y associe volontiers.
Le cadre proposé prend en compte l'indispensable respect des libertés publiques dont nous ne devrions jamais minimiser le respect. Nous n'avons pas seulement besoin de règles, mais surtout d'éducation et de prévention. Pour les nouvelles générations qui naissent et qui grandissent dans un monde où elles passent du réel au virtuel sans parfois en mesurer la distinction et les impacts mutuels, une partie de l'éducation reste à faire. En tant que parents et en tant responsables politiques, l'apprentissage et la régulation du monde numérique sont notre grande tâche d'éducateurs.
Cette législation européenne n'est qu'un petit pas supplémentaire. Le chemin est encore long et je souhaite que nous poursuivions ensemble, au-delà des considérations partisanes, cette tâche urgente et essentielle pour nos enfants et pour la France de façon générale.