Vous avez soulevé des thématiques transverses essentielles.
S'agissant des collectivités territoriales de petite taille, plusieurs actions doivent être directement engagées. Je n'ai pas de réponse toute faite, mais j'ai la conviction qu'elle passe par les associations d'élus, les cahiers des charges standardisés et le dialogue direct avec les directeurs régionaux au service des territoires et des élus, quelle que soit la taille de leur collectivité.
J'avais étudié le sujet de l'hydrogène dans le cadre des réflexions sur l'avenir du gaz, mais je ne connaissais pas les avancées rapides que vous évoquez concernant l'hydrogène vert et l'hydrogène bleu. La force des réseaux de gaz est qu'ils irriguent le territoire. Il serait fou de considérer que cet actif dans lequel tout le monde a investi soit mis à la poubelle. Le biométhane et l'hydrogène sont des pistes à creuser. Je préférerais me plonger dans le dossier avant de vous répondre, mais l'hydrogène fait partie des solutions. Je comprends que le modèle économique ne parvienne pas à percer. Une expérimentation est en cours à Strasbourg, dont il ressort que ce modèle est difficile à mettre en œuvre. C'est là où la puissance publique a un rôle à jouer. Il faudra voir si la filière peut être structurée, comme pour la géothermie. Un investissement permettrait peut-être d'aider l'ensemble des acteurs de façon générique, plutôt que des subventions au cas par cas, qui ne feraient pas sens.
S'agissant des labels, je recommandais en 2020, dans mon ouvrage Le monde d'après commence demain matin, l'instauration d'un « Eco-score », qui s'intitule désormais « Planet-score ». Il est aberrant de ne pas mettre le consommateur en situation de décider. Quand vous achetez un produit, vous ignorez son incidence sur le climat. Mais si l'on vous en informait, vous pourriez faire un choix éclairé. De même que le Nutri-score doit se généraliser, il faut un Eco-score systématique. Ce sujet fait débat et donne lieu à de nombreuses actions. Pour ma part, je suis favorable aux labels, je considère que la clé est la méthode et que l'Ademe a beaucoup à apporter en la matière, comme dans d'autres domaines, telle la consigne ou non des plastiques. Une fois qu'un score est fixé, la méthodologie doit être inattaquable.
Monsieur Caron, je ne me défausserai pas. J'ai des filles avec qui je discute beaucoup de ces sujets. Elles sont de la génération qui a joué un rôle majeur pour éveiller les consciences, au quotidien. Chacun doit faire un effort et s'interroger sur ses pratiques, y compris sur la place du numérique dans la transition énergétique. Il faut moins prendre l'avion, changer ses habitudes.