Les femmes ne sont pas par essence prédisposées aux filières littéraires, tout comme les hommes ne naissent pas avec la fibre des mathématiques. L'important déséquilibre entre les femmes et les hommes dans les filières scientifiques reflète l'influence du patriarcat dans les choix d'orientation des élèves.
Depuis 1995, la part des filles en cours de mathématiques a augmenté de cinq points, dont deux points sous le quinquennat de François Hollande. Les classes de terminales scientifiques étaient alors occupées à 48 % par des filles. La réforme du baccalauréat engagée par Emmanuel Macron, lors du précédent quinquennat, a mis un terme à cette progression. En 2021, elles n'étaient plus que 39 % à suivre les enseignements de mathématiques. Le nombre de filles en terminales scientifiques est désormais inférieur à celui de 1995. Pire, il a diminué de 61 % dans les filières de spécialité mathématiques, où cette discipline est enseignée à raison de six heures de cours par semaine, ce qui est inacceptable. Quelles mesures envisagez-vous pour atténuer les effets de cette réforme si problématique pour l'égalité entre les filles et les garçons ?
Vous avez présenté un PowerPoint où figure le manuel d'histoire géographie et d'enseignement moral et civique de classe de quatrième, avec un extrait présentant les portraits de trois femmes qui étaient au Gouvernement en 1936. Or, selon le centre Hubertine Auclert, qui a analysé la place des femmes dans les manuels scolaires, la situation est désastreuse : 4,2 % des auteurs de manuels scolaires sont des femmes ; l'occurrence féminine s'y élevait en 2018 à 14,6 % ; les expertes – artistes, chercheuses, politiques – représentent 20 % des personnes sollicitées pour leur rédaction contre 80 % d'hommes. C'est très bien, un manuel scolaire présentant quelques femmes, mais cela n'en reste pas moins « quelques femmes ». Comment faire en sorte que les femmes soient plus visibles dans les manuels ?