. Monsieur le ministre, je vous remercie au nom de mon groupe pour votre présence devant notre délégation.
Atteindre l'objectif de l'égalité entre les hommes et les femmes, grande cause des deux quinquennats du président de la République, nécessite d'avoir une ambition éducative forte. À cet égard, le programme scolaire en matière d'éducation à la sexualité est particulièrement complet et englobant, puisqu'il aborde la question sous un angle biologique, psychoaffectif et social.
Je salue la contribution de nos lycées français à l'étranger : ils appliquent naturellement le programme national en la matière et sont aussi, souvent, à l'avant-garde grâce aux projets qu'ils mènent. Les élèves sont, par ailleurs, particulièrement engagés et à l'origine de belles initiatives. Les lycées français sont ainsi de véritables vitrines pour le rayonnement des valeurs universalistes que nous défendons, y compris dans les pays où les droits des femmes et les droits humains en général sont moins avancés.
Toutefois, que ce soit dans nos établissements à l'étranger ou ici, dans l'Hexagone et dans les DOM-TOM – départements et territoires d'outre-mer –, il faut dresser un constat plus nuancé : si les champs relatifs aux connaissances biologiques et à la prévention des IST – infections sexuellement transmissibles – sont très bien abordés durant le cursus scolaire, ceux relevant de la psychologie et de l'environnement social le sont beaucoup moins. À la fin de la terminale, un élève n'aurait ainsi étudié que 13 % des points prévus par le programme. Or, à l'heure où les questions de l'identité de genre et de la lutte contre le harcèlement sexiste et sexuel, cyber ou non, prennent de plus en plus de place, la mise en œuvre de ces enseignements est primordiale.
Plusieurs éléments font obstacle à une mise en œuvre complète du programme : la formation des enseignants qui le dispensent – ils ne sont pas toujours à l'aise avec ces sujets –, le manque de temps et, c'est une réalité à ne pas négliger, le côté polémique du mot « genre » dans notre pays lorsqu'il est associé à un programme d'éducation sexuelle et affective à l'école – cela suscite une crainte, une irritation, voire une hystérie collective. Je note votre questionnement, qui me paraît pertinent, sur le remplacement ou non du terme « sexuel ». Je souhaiterais savoir, monsieur le ministre, quelles sont les solutions possibles pour que l'ensemble des points constitutifs de l'éducation sexuelle et affective soient abordés par tous les élèves en métropole, dans l'outre-mer et dans les lycées français à l'étranger, afin que tout soit absolument harmonisé.
En ce qui concerne plus spécifiquement le programme Phare, le programme de lutte contre le harcèlement à l'école, des proviseurs d'un ou deux pays de ma circonscription, que je ne nommerai pas, m'ont malheureusement dit que son application n'était pas leur priorité. Pouvez-vous nous dire si ce programme fait actuellement l'objet d'une obligation dans le cadre de l'AEFE, l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger ?