Sur la question de l'attractivité de la France, notamment en termes d'investissements, je rappelle qu'en nombre, cette affirmation est vraie, mais pas en volume, puisque nous sommes cinquièmes en Europe, ni en création d'emplois. Nous sommes très loin, par exemple, derrière les Espagnols. Je relativise donc les chiffres avancés sur ce sujet.
Je souhaite attirer votre attention sur trois points. D'abord, j'observe sur la mission Commerce extérieur que l'on parle de reprise d'exportation de biens de 18 % en valeur par rapport à 2021, ce qui est tout à fait exact. Pourtant, le déficit commercial n'a jamais été aussi important en France, avec -164 milliards d'euros. Sur la question des biens, nous avons une hausse des importations telle que nous arrivons à un déficit pour la balance des biens de 134 milliards d'euros. Je sais que la note énergétique explique en large partie cette augmentation du déficit et qu'il faut aussi l'apprécier en pourcentage du PIB, critique que je fais parfois au Gouvernement. Il y a certainement un travail attentif à mener en vue de limiter les importations et de produire davantage en France, notamment d'un point de vue industriel.
La sous-exécution des crédits de l'économie sociale solidaire s'explique par une surexécution des crédits à destination des collectivités territoriales. Cette sous-exécution m'inquiète néanmoins sur un secteur que j'estime non seulement indispensable du point de vue de ses méthodes, mais aussi du point de vue de l'activité en France. Le rapporteur spécial note que les crédits destinés aux entreprises en 2021 avaient été surexécutés, en raison notamment d'un dispositif exceptionnel « urgence économie sociale et solidaire » à destination des petites structures de l'économie sociale et solidaire. Si cela a été surexécuté, peut-être faudrait-il pérenniser davantage des dispositifs de ce type.
Enfin, je ne peux que m'inscrire en appui du rapporteur spécial au sujet d' Investir pour la France de 2030 sur deux éléments qui me semblent essentiels. L'objectif consacré à la décarbonation de l'économie a donné lieu à un engagement de 2 millions d'euros en 2022, alors qu'un des objectifs assignés à France 2030 est d'allouer au moins 50 % des fonds à la décarbonation de la société. Se pose aussi la question de la très grosse concentration qui peut être observée s'agissant de la répartition géographique et celle de l'avantage donné aux grosses entreprises par France 2030.