Je partage tout ce que vous avez dit.
Je vous propose de me rendre en Guyane dans les prochains mois pour discuter de son avenir économique. Le territoire guyanais possède des particularités qui la distinguent nettement des autres outre-mer : des voisins puissants ; la porosité de la frontière avec le Suriname – à Papaichton, où je me suis rendu, on comprend qu'elle est inexistante ; et une croissance démographique exponentielle.
J'entends le sentiment d'injustice que peut susciter l'exploitation des hydrocarbures. Cependant, le choix qu'a fait la nation française de mettre fin à toute recherche et toute exploitation dans ce domaine engage tous nos compatriotes, sur quelque territoire qu'ils soient. Il y a plus de valeur à trouver dans l'accompagnement de la transition climatique et la valorisation d'autres ressources de la Guyane que dans l'exploitation de champs d'hydrocarbures qui détruisent la planète. Ce sont des choix structurants.
Je vous rejoins sur le développement endogène. La mise sous cloche ne marche pas, pas plus en Guyane qu'ailleurs outre-mer. D'abord, c'est presque injurieux pour les territoires, qui savent parfaitement de quelle manière ils veulent se développer. J'ai été très frappé, lors de mon dernier déplacement dans les Antilles, de constater que les territoires non seulement regorgeaient de projets, mais que ceux-ci étaient structurants pour le XXIe siècle. Il s'agit d'une véritable réorientation géopolitique des choix économiques – l'ouverture vers l'Amérique, la réorientation des flux, le partage entre le transit maritime et le cabotage.
Une réflexion similaire doit être menée en Guyane. Je suis prêt à examiner avec vous les perspectives de développement et les dispositifs dont vous avez besoin. La puissance publique doit accompagner vos choix, pas les faire à votre place, car c'est voué à l'échec. La pêche et la biodiversité, que vous avez évoquées, sont évidemment des perspectives intéressantes pour la Guyane. Comment favoriser ce développement ? Combien ça coûte ? Quels sont les problèmes de formation et de qualification ? Quels sont les investissements nécessaires ? Ce sont autant de questions à se poser et, je le répète, je suis prêt à venir sur place pour en discuter avec les acteurs locaux.