Intervention de Frédéric Maillot

Réunion du jeudi 8 juin 2023 à 8h00
Commission d'enquête sur le coût de la vie dans les collectivités territoriales régies par les articles 73 et 74 de la constitution

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Maillot :

Monsieur le ministre, vous vous dites favorable à une plus grande concurrence, mais il y a une grande différence entre ce que vous dites et ce qui est fait. À l'issue de la crise des gilets jaunes – et c'était tout un symbole pour nous – l'État a en effet donné son aval pour que le groupe Bernard Hayot rachète le groupe Vindémia, ce qui met La Réunion en situation duopolistique.

Je tiens à dire à M. Metzdorf, qui nous demande de remercier le contribuable hexagonal, qu'il y a aussi des contribuables dans les outre-mer. Et, pour en revenir à l'histoire, nous avons jadis payé des impôts avec notre sang et notre sueur.

J'en viens à ma question. J'ai déjà interpellé, voilà un mois, Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et du tourisme, à propos des prix de la grande distribution, en évoquant notamment le BQP et le BQP+, qui ont reçu un accueil assez modeste – la montagne a accouché d'une souris. Mme Grégoire a reconnu avec beaucoup de sincérité qu'elle ne pouvait pas répondre en deux minutes à cette demande et un rendez-vous a été fixé.

D'ici là, monsieur le ministre, aux grands maux les grands remèdes ! Ne pourriez-vous pas prendre une décision d'urgence face aux coûts induits par l'inflation ? Je rejoins en cela mon collègue Hajjar : alors que vous découvrez l'inflation dans l'Hexagone, voilà déjà vingt ou vingt-cinq ans, sinon même quarante, que nous y sommes !

Régler la question du coût des produits d'alimentation ne réglera pas le problème de la cherté dans nos pays d'outre-mer. Ai-je besoin de rappeler qu'à La Réunion, le tarif des frais bancaires est 65 % plus élevé qu'en métropole ? C'est du vol ! Les communications coûtent 12 % de plus, les voitures électriques sont nettement plus chères.

Entendez ce message qui vient tout droit des outre-mer : nous ne voulons plus nous faire voler quand nous achetons à manger, quand nous nous habillons, quand nous communiquons, quand nous nous déplaçons – car c'est ainsi que nous le vivons. Il faut prendre des mesures d'urgence, puis des mesures de long terme, car nous sommes en train de crever la bouche ouverte.

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