Monsieur le ministre, vous vous dites favorable à une plus grande concurrence, mais il y a une grande différence entre ce que vous dites et ce qui est fait. À l'issue de la crise des gilets jaunes – et c'était tout un symbole pour nous – l'État a en effet donné son aval pour que le groupe Bernard Hayot rachète le groupe Vindémia, ce qui met La Réunion en situation duopolistique.
Je tiens à dire à M. Metzdorf, qui nous demande de remercier le contribuable hexagonal, qu'il y a aussi des contribuables dans les outre-mer. Et, pour en revenir à l'histoire, nous avons jadis payé des impôts avec notre sang et notre sueur.
J'en viens à ma question. J'ai déjà interpellé, voilà un mois, Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et du tourisme, à propos des prix de la grande distribution, en évoquant notamment le BQP et le BQP+, qui ont reçu un accueil assez modeste – la montagne a accouché d'une souris. Mme Grégoire a reconnu avec beaucoup de sincérité qu'elle ne pouvait pas répondre en deux minutes à cette demande et un rendez-vous a été fixé.
D'ici là, monsieur le ministre, aux grands maux les grands remèdes ! Ne pourriez-vous pas prendre une décision d'urgence face aux coûts induits par l'inflation ? Je rejoins en cela mon collègue Hajjar : alors que vous découvrez l'inflation dans l'Hexagone, voilà déjà vingt ou vingt-cinq ans, sinon même quarante, que nous y sommes !
Régler la question du coût des produits d'alimentation ne réglera pas le problème de la cherté dans nos pays d'outre-mer. Ai-je besoin de rappeler qu'à La Réunion, le tarif des frais bancaires est 65 % plus élevé qu'en métropole ? C'est du vol ! Les communications coûtent 12 % de plus, les voitures électriques sont nettement plus chères.
Entendez ce message qui vient tout droit des outre-mer : nous ne voulons plus nous faire voler quand nous achetons à manger, quand nous nous habillons, quand nous communiquons, quand nous nous déplaçons – car c'est ainsi que nous le vivons. Il faut prendre des mesures d'urgence, puis des mesures de long terme, car nous sommes en train de crever la bouche ouverte.