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Intervention de Jean-Philippe Nilor

Réunion du mercredi 7 juin 2023 à 14h30
Commission d'enquête sur le coût de la vie dans les collectivités territoriales régies par les articles 73 et 74 de la constitution

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Philippe Nilor :

C'est plus fort que vous : dès que je commence à parler, il faut que vous m'interrompiez. C'est statistiquement prouvé.

Face au problème de l'inflation outre-mer, la proposition qui consiste à y majorer le Smic et les prestations sociales relève tout simplement de la justice sociale. L'État reconnaît la réalité de la cherté de la vie pour ses fonctionnaires. Très bien. Ce n'est pas un privilège ; c'est simplement une reconnaissance de cette réalité. Mais la vie est chère aussi pour ceux qui travaillent dans le secteur privé et ont de petits salaires, ainsi que pour ceux qui subissent les minima sociaux – je n'ose dire qu'ils en bénéficient.

En ce qui concerne le transport aérien, vous avez dit que vous souhaitiez revenir sur les situations de monopole, de duopole et d'oligopole – plus ou moins en bande organisée. Il faut de l'activité et de la création de valeur. Mais cela ne se fait pas comme ça. Il faut tenir compte objectivement d'un certain nombre de choses, dont le blocage de projets par ceux qui sont en position dominante sur les marchés. On n'entre pas comme on le veut sur certains marchés outre-mer, vous le savez. Il faut aussi tenir compte de la plus grande frilosité des banques pour octroyer des crédits aux entreprises qui souhaitent investir.

Il faut savoir de quelle inflation l'on parle. Nous subissons une inflation du fait des coûts, mais aussi de la demande. C'est le cas s'agissant du marché du foncier dans nos territoires. En Martinique, ce foncier est de plus en plus inaccessible pour les résidents. Un jeune couple en Martinique ne peut plus acheter un terrain parce que les prix ont explosé. Ce phénomène doit aussi être pris en compte dans le calcul de l'inflation. Nous sommes de fait exclus de notre territoire. C'est excessivement grave. Cela résulte de la demande extérieure provenant de gens qui disposent de davantage de moyens et qui proposent des prix qui sont inatteignables pour nous. Le problème se pose avec beaucoup d'acuité dans nos territoires.

S'agissant des transports aériens, vous avez notamment parlé de défiscalisation. Je rappelle que les abandons de créances ne profitent pas in fine au peuple mais aux compagnies aériennes, qui ne les répercutent pas systématiquement sur les prix.

Nous voulons un service public de transport, avec la création d'une délégation de service public (DSP). C'est la seule solution pour faire baisser les prix et les maintenir à des niveaux décents. Toutes les autres pistes envisagées partent de bons sentiments mais sont fragiles – comme l'augmentation des moyens de Ladom. Nous voulons le même modèle que celui appliqué en Corse, lequel a fait ses preuves.

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