Je ne reviendrai pas sur les OPMR car je crois que le diagnostic est partagé par tous. Les OPMR sont surtout victimes, aujourd'hui, de la faiblesse des moyens qui leur sont dédiés, ce qui hypothèque la réalisation de leurs missions.
Effectivement, vous avez fait front, au moment de la crise des gilets jaunes. En 2019, dans un souci de transparence, un délégué interministériel à la concurrence dans les outre-mer, M. Francis Amand, avait été désigné. Il a été auditionné par notre commission d'enquête. Sa nomination avait suscité l'enthousiasme des élus et des Réunionnais en général, car tous espéraient voir advenir un changement dans la manière d'encadrer les acteurs économiques. Le bilan de cette action est pourtant fort différent. Rien n'a changé et son rôle n'a pas abouti à une quelconque avancée. Avez-vous pris connaissance de son travail lorsque vous étiez en fonction ? Comment ont été décidés les moyens mis à sa disposition ? Il a attesté, sous serment, la faiblesse de ces moyens, alors même qu'il avait fait part à de nombreuses reprises de cette réalité au gouvernement.
Depuis le début des travaux de cette commission, un certain nombre d'acteurs ou d'opérateurs placent le fret au centre de la problématique du coût de la vie outre-mer, souvent pour masquer l'absence de transparence de leur côté. Reconnaissons tout de même que le coût du fret a objectivement augmenté. Il n'y a guère cinquante manières de s'attaquer à ce problème. La piste évoquée aujourd'hui porte sur une aide au fret plus importante. Nous devons cependant, dans le même temps, ne pas perdre de vue l'enjeu de souveraineté alimentaire qui nous invite à diminuer les importations. Aujourd'hui, dans le panier moyen des consommateurs, 80 % des produits sont importés d'Europe, malgré les filières qui existent pour les produits locaux. Comment trouver l'équilibre entre le nécessaire soutien du fret et la volonté de ne pas pénaliser la production locale ?