Au regard du bilan d'ensemble que vous dressez de l'égalité réelle, après l'adoption de la loi, où en sommes-nous concrètement aujourd'hui, suite à l'entrée en vigueur de la loi que vous avez portée ?
J'ai bien compris que vous aviez basé les politiques que vous avez conduites sur une sorte de consultation citoyenne. Vous avez indiqué que la préoccupation pour le coût de la vie n'apparaissait pas comme une priorité. Il s'agit du thème de notre commission d'enquête et le coût de la vie renvoie directement au niveau de vie de la population, avec des conséquences sur l'insécurité et à travers différentes problématiques sociales. L'enjeu central du coût de la vie n'est-il pas apparu comme un « chapeau » au-dessus des préoccupations que vous avez évoquées, compte tenu de l'écart qui existe du fait des contraintes propres à ces territoires et du rapport historique avec l'Hexagone ? On peut d'ailleurs se demander si la France hexagonale se situe outre-mer ou si les territoires rattachés à la France hexagonale se trouvent outre-mer. Je n'entrerai pas dans ce débat et me contente de le mentionner.
Comment analysez-vous le fait de regrouper des territoires extrêmement divers, malgré les très grandes différences qui les séparent du point de vue géographique, social ou sociologique, avec pour seul point commun leur insularité et leur éloignement de la France hexagonale (puisque tout a été centralisé dans notre pays) ? Vous aurez remarqué que je n'emploie pas le mot de « métropole ». Le budget se trouve outre-mer et les politiques sont conduites au sein des territoires, alors que les territoires considérés (Martinique, Guadeloupe, Mayotte, La Réunion, Saint-Barthélemy, Saint-Martin) sont très différents.
Vous n'avez pas du tout abordé la question des oligopoles et des monopoles, alors que le modèle économique de ces territoires est, historiquement, très influencé par ce type de fonctionnement. Certes, l'exiguïté limite de façon compréhensible le nombre des acteurs qui y sont présents. Ceux-ci ont toutefois été plus nombreux par le passé. Je peine à comprendre que l'on considère aujourd'hui comme normal que leur nombre ait diminué et que ce modèle perdure. J'aimerais votre avis sur cette question également.