Au nom du groupe Horizon, je me félicite de la tenue de cet exercice qui accompagne la fermeture d'une parenthèse de l'histoire et l'ouverture d'une autre peut-être moins sereine et qui pose des questions vertigineuses. Il s'agit de mobiliser l'ensemble des moyens de l'État et de renouer avec une certaine vision républicaine du lien entre les armées et la nation.
Les phases 3 et 4 ont mis en exergue la mobilisation des arrières, au prisme du concept de défense opérationnelle du territoire, que vous n'avez pas évoqué mais qui l'a été à plusieurs reprises par des collègues députés au cours de l'examen de la LPM. La phase 3 était orientée sur les actions déstabilisatrices en arrière du front, sur le territoire national, rappelant l'action de brigade du Spetsnaz ou du GRU, spécialisés dans le sabotage et la reconnaissance. Ce scénario est décrit par Guy Brossollet dans son Essai sur la non-bataille et il peut évoquer ce qui s'est passé récemment à l'aéroport d'Hostomel. La phase 4 pose des questions importantes sur le jeu de la boucle arrière, des flux logistiques au moral des civils, en passant par la mobilisation des réservistes, la gendarmerie et la protection des infrastructures sensibles.
On revient de loin puisque, la dernière fois qu'on prévoyait un engagement militaire sur le sol français, c'était dans le Livre blanc de 2008, pour 10 000 militaires, dans le cadre du plan Neptune de lutte contre les crues centenaires à Paris. Cela ouvre des sujets multiples, nombreux, vertigineux. Pourriez-vous revenir sur la défense opérationnelle du territoire et l'évolution de la doctrine afférente ?