Torrey Canyon, Amoco Cadiz, Erika : autant de grandes catastrophes qui ont marqué ma jeunesse et qui m'ont, très tôt, connecté à la réalité des questions environnementales. J'ai fait mon premier exposé à l'école primaire sur le Torrey Canyon, c'est dire !
Depuis, on progresse lentement… On ne me fera pas croire que le monde économique, à commencer par les grandes multinationales et les entreprises de logistique, n'est pas intervenu pour freiner les choses. D'ailleurs, cela est dit à mi-mot dans le rapport.
L'autre image que j'ai en tête, c'est ces petits granulés de plastique qui jonchent la plage. Des déchets de ce type ne se retrouvent d'ailleurs pas forcément sur les rivages mais ils tuent la faune et la flore des océans. Nous devrions être bien plus sévères que nous le sommes. Ce protocole, c'est la politique des petits pas : petits et très lents. Certes, c'est une bonne chose de le voter mais il reste beaucoup à faire. Par exemple, pour ce qui concerne le GNL, qui est inscrit dans la liste des matières dangereuses, on aurait pu penser qu'avant d'installer un port méthanier au Havre, on prendrait un maximum de précautions. Mais non : au nom de l'urgence et de l'efficacité, on s'affranchit des études d'impact, alors même que nous sommes en train de ratifier un protocole sur ces questions ! Quel écart entre les intentions et la réalité !
À mon avis, il faut être plus incisif. Il s'agit du deuxième texte consacré aux questions maritimes que notre commission examine. Je pense qu'il serait utile que nous nous intéressions à la diplomatie de l'environnement et aux océans, même s'il n'y a pas de traité ou de convention à ratifier. Cela nous permettrait d'approfondir le sujet et d'être force de propositions.